Il n y a pas que le score dans la vie

Les 10 petits bonheurs d’une partie de golf à ne surtout pas louper

Une place dans l’agenda :
Quelques jours avant la partie.
Le WhatsApp vient d’arriver .
Jeudi 13H50 la Grande Motte les flamants roses Le rendez vous est pris, le bonheur annoncé vient de trouver une place sur mon agenda.
Ce sont des endorphines en quelques «images» , 18 trous, un beau golf , des bons greens et mes potes. Si la tradition reste de mise, il y a peut être un petit plat du jour , dans notre cantine vers midi.
Le coup est déjà gagnant.

Choisir sa tenue :
C’est le bon jour , covoiturage à 11H30 , parking de l’Intermarché.
Passage obligatoire par le dressing.
Il fait beau, ça sent les couleurs .
Polo flamants roses ( forcément) , bermuda et casquette chupa chups.
On va jouer beau, on va jouer fun, on va jouer gaiement.
Le sac se prépare aussi, un petit coup de chiffon sur les faces de club , les balles et les tees dans la bonne poche.
Petit bonheur caché, aujourd’hui c’est gant neuf , il sortira de sa housse comme d’un paquet cadeau, je serai le golfeur au pied de son sapin de Noël.
On dirait un jeune premier qui se prépare à aller au bal .

Arrivée au golf :
Chacun d’ entre nous à sa washington road , la mienne commence dès qu’on quitte la voie rapide par la droite et qu’un grand gauche nous amène en pente douce vers le centre ville .
Deux feux plus loin, après un petit salut à la mer , commence notre manolia lane, au bout à droite, le parking , son vendeur de balle de récup et ses places à l’ombre rares
Le coffre s’ouvre, le matériel rejoint le bitume , on finit de se préparer « au cul du camion » , les sourires sont frais , le pas quittant la voiture fier et décidé. Une armée est en marche .

Passer par le pro shop:
Passer par l’ accueil est le premier devoir , s’acquitter de son droit de jeu: le premier civisme .
Les sourires s’échangent aussi facilement que l’ heure de départ , et le petit mot bienveillant de l’hôtesse.
Autour de nous , forcément , brillent de mille feux , des gants, des balles, des polos à fleurs et des casquettes multicolores.
Le bonheur des yeux , le retour à l’ enfance , à cette sensation décomplexée de l’ enfant dans un grand magasin au moment des fêtes de Noël .
Aujourd’hui, le dévolu se porte sur un bob rose, parfaitement associé à mon (nôtre …. C’est un plaisir entre potes golfeurs, de partager la même tenue, comme une équipe) polo flamands roses.

Boire un petit café :
Fuse alors , « on a le temps de se prendre un petit café ? ».
Un café à la française , au coin du bar , héritage culturel de l’ espresso/ bistrot cher aux places du village .
L’ occasion est trop belle , pour arrêter la montre et rigoler sans filtre sur le fil du temps .
Allez ….. c’est l’ heure d’ avancer vers le practice, taper et chipper quelques balles .
Le départ nous appelle.

Avancer vers le 1 :
Non sans une certaine tension, la troupe s’avance vers le départ du 1.
Sa cabane de starter , sa piste d’envol , ses boules de couleur.
L’ impression de participer à quelque chose « d’important » .
Un privilège , la porte s’ouvre sur « un grand jardin » « un terrain de jeu » « un décor »
Des heures et des heures de travail pour nous permettre , quelques heures dans cette journée, de jouer à la ba balle sur cette herbe parfaite , coupée au cordeau et dessiner d’une si jolie manière.

Le premier PAR
La partie est lancée, les premiers coups frappés, brossés, liftés. Plus ou moins vite, arrive le premier PAR. Cette fameuse marque repère , qui nous dit « «c’est le score qu’il faut faire ».
C’est un petit coup d’adrénaline , un shoot à l’ego , sans vraiment s’intéresser au « comment ? » on est dans les clous .
Mais l’ essentiel est ailleurs, la route est longue et le score une « récompense , de temps en temps , on n’est pas là pour la guerre . On est là pour le moment .

Les copains :
Parce que cette partie de golf c’est surtout les copains, et leurs drôles de finish , leurs drôles de juron après un coup manqué et leurs très drôles anecdotes entre les coups .
On est dans la cour d’ école , toujours les mêmes , à la même place , jouant à en perdre haleine au même jeu.
Rien ne compte , les téléphones sont débranchés, les conversations décomplexées et les rires incontrôlés.
Chaque trou , chaque coup un moment de camaraderie, une aventure qu’on vit ensemble avec ses réussites et ses bourdes, ses soleils et ses nuages.
Rien ne reste vraiment, seuls quelques moments de grâce nous font dresser le poil et nous donnent goût d‘y revenir.

Le coup immaculé :
Et soudain, sans crier garde survient le « shot », le sublime .
Un son qui claque , une trajectoire franche et perçante, un rêve qui devient réalité .
C’est un drive énorme , un coup fer fléchette, un chip caisse ou une ficelle de l’au-delà ;
Un moment de grâce au milieu de toutes nos imperfections, ou l’on touche au graal , du 100% de réussite.
Le pic d’adrénaline est monumental .

La BALLE BASSE: quelle attitude adopter ?

Spécial seniors : En route vers la cible

Le 19 eme trou

Chacune de nos parties de golf trouve une juste récompense , dès le dernier green quitté, au coin d un comptoir de bar ou au soleil d’une terrasse.
Le verre de l’amitié , le verre comme enjeu , le verre du perdant ou celui plus enjoué du vainqueur , le golfeur inexorablement partage son premier débriefing devant un verre réconfortant.
La boîte de Pandore grande ouverte , les discussions vont bon train , sans reprendre son souffle , ni mettre un peu de nuance dans les propos, le golfeur refait le match , pestant contre les conditions, le matériel et surtout , surtout , contre la chance .
La bière recueille le plus souvent les suffrages, pour son côté pub britannique, authentique sans doute, il paraît même que c’est idéal pour la récupération, c’est le docteur qui nous l’a dit.
Et puis la bière , ça se sert par tournées, impossible de rentrer sans avoir mis la sienne .
Cacahuètes à l appui, le moment de bonheur est intense .
Je connais quelques piliers de bar, qui aiment aussi prolonger l’instant en initiant des parties de 421 ou de belote comptoir .
C est les coutumes d antan, qui résistent au monde du numérique et aux écrans .
On en parle depuis le 15 , la mousse approche, elle est plus facile à visualiser que ce putt en pente .
Elle coule déjà dans les gorges , elle redonne aux golfeurs les plus abattus le sourire amnésique.
Si le divin à touché votre partie, et qu’un trou en 1 s’est invité à la fête , alors les bulles changent de couleur.
Champagne pour tout le monde , c’est la règle ( paraît il), tous les golfeurs présents sur le parcours en même temps que vous ont droit à leur coupette, c est la chance d’une vie quand même .
Même le grand Seve a dû attendre tant d années avant de « dunker » un coup de fer .
A l ‘époque du grand boum du golf en France début 90, on entendait même , que certains assureurs , proposaient l assurance « trou en 1 » pour éviter le désastre des caisses de champagne à ouvrir . Après l extase , la crise financière.
Le 19 trous peut prendre à certains moments un accent plus méditerranéen, la mauresque prend la place de la bière .
Ce petit mélange de pastis/ orgeat avec de l’eau très fraîche , joue au désaltérant dans sa forme « dans un grand verre ». La discussion prendra alors la forme d’un nouveau match entre les fans du Pastis , ceux plus canebiére, du Ricard et enfin les fins spécialistes du seul et unique Casa. L’occasion est trop belle pour prolonger le plaisir, aujourd’hui il fait trop chaud , j’en reprendrais bien un petit .

Un peu plus au nord les terrasses parisiennes se remplissent , vers la mi juin, pour deux mois bien mérité , de soleil .
La partie de golf se prolonge en terrasse , entre amis, toujours la même table , les mêmes amis, d’ailleurs on ne participe à la compétition que si l’on joue ensemble.
Le magnum de rosé est au frais depuis le matin, les verres arrivent par pleines mains.
Le rosé dans le verre , le rose aux joues, les score  s sont déjà oubliés, parce que l’essentiel est ailleurs,ici , dans la convivialité, la festivité, de ces précieux rayons de soleil qui imposent le breuvage provençal .
Il convient d être à l heure , sinon les putt du 18 se feront sous le brouhaha décomplexé de la meute déshydratée.
Le son monte, les rires cristallins ont déjà couvert les quelques érudits qui osent encore raconter leur partie.
C est la belle vie , la dolce vita a l’ombre des cerisiers en fleurs.
Enfin arrive le sans alcool, le golfeur anonyme, celui qui s’est juré plus jamais .
Certainement  pas d’alcool c est un sport quand même .
Et puis ,hier soir, avec tout ce qu’on a bu….. du pamplemousse ce sont des vitamines, ça va me requinquer.
Le fameux buveur de « Chose » s’oriente vers le désaltérant, l’avouable , le chic.
Le chose c est la boisson du golfeur, comment ? Tu ne connais pas le chose ? Tu ne connais pas « grand chose » (avec des glaçons)
C est le moment de découvrir , ce mélange « hyper sucré «  avec cette petite pointe de tension du pamplemousse.
On va devoir apprendre à l’aimer.
Au golf , on met un gant , des pantalons blancs et on boit un chose .

Finalement , peut importe le flacon pourvu qu’on est l’allégresse d’ une parenthèse du temps.
Ce sport qui nous donne tant, autant d espoirs , de folles émotions que de tristesse et d abattement, mérite bien une fois le dernier putt venu , son élixir à partager .
Patron , la même chose s il vous plaît