Category: BILLET D'HUMEUR

La théorie du complot

La théorie du complot

« Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé, n est le fruit d’aucune coïncidence, tout n’est que vérité 🏌️🤡 »

Il est de retour ,avec l arrivée du printemps, le golfeur grincheux,le fataliste , le persécuté , la victime , le calimero des fairways !

Il y a d’abord l’architecte du golf , ce sournois, sous couvert d originalité dans les tracés, il met au travers de la route , obstacles et pénalités .

C’est injuste.

Parce que , juré craché, le coup était parfait ! C’est le parcours qui est dessiné n’importe comment !

Mais c est quoi ces bosses qui poussent tout d un coup autour des greens, ces arbres qui gênent la trajectoire, ces pièces d eau ridicules qui empêchent « mon top légendaire »(mais pas si mal touché 🤣) , d aller au green.

Aujourd’hui , c’est un Viel homme à barbe blanche, mais si je le croise le fameux Robert Junior, il va m’entendre !

Bon ,et si on parlait du jardinier, du greenkeeper en chef . Le fameux gardien du temple .

Lui aussi, il a juré ma perte .

Il prend un malin plaisir à me compliquer la tache.

Monsieur s’amuse d abord à dessiner les fairways.

Une tonte au centre, accueillante ; une autre légèrement plus dense sur les côtés et à peine un peu plus loin, ou forcément se trouve ma balle , la savane , la toundra , la jungle quoi …ça sent le serpent.

Lui aussi m’en veut ! Il a fait exprès d arrêter la tonte juste a quelques centimètres de mon « petit slice » , pour que je perde ma balle.

« Appelez moi le jardinier 🔥 »

Parce qui si par hasard je résiste à son premier vice, il m’attend de pieds fermes autour et sur le green ! 

Ce qui l’intéresse , c’est de préparer un collier de green redoutable et versatile.

J approche tendu , le rebond est mou ; j approche en cloche , le rebond est ferme .L’esprit de contradiction je vous dis. 

Pourtant , le coup était joué intelligemment, mais ce monsieur veut être plus malin que tout le monde.

Je le sais , depuis le début , il ne m aime pas.

Vous voulez des preuves:

La branche qui dépasse au 6 , le sable trop mou dans les bunkers , les greens trop rapides , le râteau qui gêne , et j’en passe. Il a de l’ imagination, ce n est jamais la même petite contrariété à chaque fois.

Il m en veut ,je vous dis il m en veut .

Et la tonte des greens , c est pas fait volontairement ?

Dans un sens ça glisse , dans l autre ça freine.

On n’est jamais sûr de rien ….. un enfer .

Je ne parle même pas de la position des drapeaux, systématiquement inadaptés à la position de ma balle sur le green .

Vous voyez bien qu il m en veut .

Bon, et de mon pro on en parle ?

Avec son air bienveillant, tout va bien se passer monsieur , tout va aller madame!

C est cela oui 🙈

Des que je fais ce qu il me dit , c est socket ! 

Avant c’était slice , maintenant c’est hook .

Son petit secret sur les approches , c est la gratte assurée .

Pourtant , j ai envie de le croire avec son sourire permanent, mais lui aussi je dois m’en méfier .

Mi ange , mi démon.

Ses consignes , c est un cadeau empoisonné !!!

Je joue tellement bien, quand je ne pense à rien, à rien, à rien ……..

Oui mais bon, ça ne dure jamais longtemps, et ma balle est rétive.

Alors revient la voix paternaliste de mon pro et ses conseils avisés.

Avisés, avisés , rien de mieux pour dévisser oui ! 

Ce type m en veut , lui aussi.

Je suis sûr qu il ne me dit pas tout , pour que je revienne, encore et encore .

Il en veut à mon porte monnaie, pas à mon golf.

Je vais le garder à l œil celui la ! 

C’est bien lui qui m’a fait acheter ce driver qui ne trouve jamais le fairway et ce putter qui vise à côté.

Il intrigue , dans mon dos , c est sur .

Celui que j’aime bien , c est le barman, lui il assure , me rassure .

Toujours là pour mon petit café, toujours prévoyant,avenant ,réconfortant.

Mais , est ce que je ne devrais pas me méfier aussi?

Il y met quoi dans son café. ? J arrive au départ super excité, et des le premier green c est les 3 putts !

Une pile électrique. 

J’en suis sûr maintenant, ce mec me drogue ! 

Le pire dans tout ça , ce sont mes partenaires, ils n en manquent pas une ! 

Et vas y que je trifouille mes clefs dans la poche , que je contiens une quinte de toux dans ma manche , ou que je marche dans mon champ de vision.

C est une stratégie pour me faire échouer , je le vois bien.

C est bien ma veine , chaque dimanche , les mêmes affreux jojo dans ma partie .

Des agités de la poche , des covidés du week-end, des randonneurs en pantalon à carreaux.

Je n’en peux plus !

Pourquoi tout le monde m’en veut ?

Occupez vous de votre balle et laisser moi jouer tranquille ! Dans  le silence , seul au monde . 

C’est pire quand c’est ma femme , elle est dans la combine . Je suis sur qu’ elle jubile quand je me loupe.

Elle ricane , je la sent dans mon dos .

La coupe des ménages ,mon pire cauchemar.

Je suis sur qu’il y a quelqu’un derrière tout ça .

Un grand manitou qui tire les ficelles .

Un ordonnateur de mes cauchemars, et son bras armé « le directeur du golf »

C’est la faute à la fédé!!!

Ils ont inventé des nouvelles règles , mon index est toujours trop bas , je remonte à chaque compétition.

Ils m ‘ont dans le viseur .

Tous leurs calculs sont mesquins, fourbes , parole de mathématiciens, c est du grand n importe quoi !

Les index, les catégories, les boules de départ ,les séries, les formules , les  classements , les remises des prix , les sélections , les ….., du grand cirque .

Mais c’est quoi ces critères .

J’en veux à tout le monde .

Me gâcher mon seul plaisir , jouer au golf, taper la balle droite et haute, mettre tous les putts , et gagner la compétition.

Je n’en demande pas beaucoup non ?

Dimanche prochain , je serai la , mais on ne m’y reprendra pas deux fois.

Je vais me méfier de tout le monde , l architecte, le green keeper, le pro, le barman , les adversaires et le directeur.

C est fini les injustices , je vais retrouver mes droits.

Parce qu’aussi vrai que la terre est plate , tous ces ennuis n’arrivent qu’à moi ! 

Merci à ma famille d’accueil parisienne pour toutes ces sources d’inspiration, ces rencontres , ces histoires, ces  anecdotes si délicieuses

Le mois de la gratte

Le mois de la gratte

Après deux pleines journées de leçons, à entendre le même discours évident, « en ce moment je fais des tas de grattes », il fallait bien me rendre à l’évidence ; on était bien, en plein mois du divot incontrôlé. Après l’éphéméride et les grands froids, était arrivé le mois de la gratte.

« Alors docteur, c’est quoi mon problème ? Parce que ‘en ce moment ça me gratouille »

Tentons une définition.

De l’anglais « fat shot », le phénomène est bien connu des golfeurs du monde entier.

Le club, pendant son retour vers la cible, rencontre la grosse sphère «la terre», plutôt que la petite «la balle».

Je devrais écrire ici, « plus tôt », tant l’énorme quantité de terre et d’herbe est projetée en premier, suivie de très près par la balle, qui, manquant « d’un bon coup de pied aux fesses », a bien du mal à avancer plus vite que son compagnon de voyage, le divot.

Vous la connaissez, cette situation peu glorieuse, où le divot va plus loin que la balle qui reste à vos pieds.

Ce mois si particulier a ses caractéristiques, ses codes, ses couleurs.

Votre parcours préféré sort péniblement de sa période d’hibernation, et les sols passent de l’état de banquise aux marécages sans prévenir. Les premiers rayons malins de soleil attendrissent le fairway, sans encore autoriser l’arrivée de l’herbe.

Ainsi, votre balle, superbement frappée, retrouvant à coup sûr le milieu du fairway, s’immobilise, légèrement souillée par cette terre argileuse, là au milieu du parcours.

Vous ne pouvez être en meilleure position.

Une fois essuyée et replacée (c’est la règle à cette époque), vous n’avez plus qu’à la frapper, de votre plus beau swing.

Sans crainte, l’horizon est dégagé, la cible accueillante.

Le danger est caché, blotti sous votre balle attendant votre angle d’attaque irrégulier.

Votre swing de tapis prendra d’abord son premier contact quelques centimètres derrière la balle, juste assez pour qu’au lieu de rebondir ou glisser, il se plante laborieusement puis resurgisse à vitesse modérée vers la balle.

La trajectoire est décevante, irritante, entêtante.

Mais la balle a avancé un peu, à vous de faire mieux et plus précis au coup suivant.

Alors, en grand technicien, vous changez de stratégie.

Le coup suivant sera tapé en descendant, bien vertical.

Fini les coups brossés, jouons la pincée.

Hélas, le projet est ambitieux, mais bien trop sensible pour votre mécanique encore rouillée.

Présentant l’arête du club en premier, votre swing va, tel un marteau piqueur, sonder les profondeurs du fairway.

La balle sera parfois évitée, souvent « socketée », au mieux écrasée, réagissant à la violence de l’impact par une trajectoire rasante et fuyante.

Dans vos mains, la vibration du shaft restera présente encore quelques instants.

Alors que choisir, en la lèche un peu épaisse, du plus beau des brosseurs ou la hache tout en finesse du bûcheron.

La réponse se trouve bien sûr chez votre pro, qui va redoubler d’ingéniosité pour vous apprendre ce swing, parfaitement dans le plan, à l’angle d’attaque idéal permettant ce contact avec la balle direct mais pas trop, et ce divot fin et doux.

Le mois de la gratte offre au petit jeu la part belle, et particulièrement dans l’utilisation, si systématique, de votre sandwedge.

Il n’y a pas pire à planter, avec son arête saillante, son arrondi gourmand, son offset indécent.

Quelques centimètres de mains en avant, et le massacre a lieu, la tombe se creuse et vous y poussez sans entrain la balle inerte.

À vos pieds gît votre balle, encore propre, n’ayant pas répondu à vos attentes. Le coup a bien été joué et sera compté « 1 » mais l’inertie n’a pas activé de trajectoire. La maigre vitesse de votre face de club s’est perdue dans le sol, et seul le souffle de la face a légèrement bougé votre balle.

L’opération pourra être répétée plusieurs fois, si en plus de mal utiliser votre club, vous vous précipitez pour laver au plus vite l’affront.

Il faudra alors vous souvenir des vertus de ce vieux « bounce » auquel vous aviez prêté une oreille distraite cet été pendant votre stage de petit jeu.

Ce bounce recourt à tous vos maux, permettant, shaft bien droit et semelle légère, de dompter les « lies » les plus coquins.

Vous l’avez compris, on n’en a pas fini avec le golf. Après avoir grelotté, nous voilà obligés de surnager, pour faire avancer l’élu de notre cœur, dans sa robe blanche, vers le Green promis.

Mais patience, tout vient à temps, qui sait attendre, après la gratte viendra le top, puis la petite crise de socket, celle de slice, de 3 putts… et enfin, enfin, au milieu de l’été, arrivera la partie immaculée, sans ombres, sans tâches, le bonheur tant espéré… et tout sera oublié.

Du bonheur

 

 

Du bonheur

Il y’a des signes qui ne trompent pas. Quand le vert redevient vert et que les ciels fuient le gris, le golfeur a le nez qui frétille, le poignet souple et la jambe soudain plus alerte.
Il va pouvoir y retourner pour de bon. Fini les gouttes au nez, claquant le sol à chaque posture, fini la théorie des couches, qui bravent les plus grands froids;

Qu’on se le dise, le golfeur heureux est de retour.
Il est prêt à retourner galoper au pré, retrouver ses prairies, avec la fougue d’un jeune poulain, affronter ses obstacles.

Radio galaswinda, bonjour, encore une belle journée qui s’annonce, et sur la route de votre golf préféré, commencez à songer à tous ces drives majestueux que vous allez taper.
C’est annoncé, l’équipe d’entretien du parcours a fait un boulot de dingue, vos fairway sont drus, vos greens « billard », ça et là certains arbres réapprennent à bourgeonner.
Alors, courez, courez, vers votre golf adoré, vous êtes attendu.
Une soirée de lancement de la saison vous attend, nouvelle carte, nouveau chef, nouvelle ambiance, tout est fait pour que votre « maison de campagne » vous offre le plus beau des golfs loisirs.
Le tant attendu calendrier des compétitions est sorti, vous pouvez d’ores et déjà cocher dans l’agenda les immanquables.

Le délicieux « dagobert » ou le parcours enfile son « pantalon à l’envers » grâce au dessin « amusant » du Green keeper, qui se venge de tous les stableford traditionnels du reste de l’année.
Suivra en shamble à 3, (formule devenue culte) la coupe du restaurant, la coupe du directeur, la coupe de l’association, la coupe des pros, sans oublier bien sûr la coupe du pot.
On notera la coupe des ménages, laboratoire à « couple » qui chaque année rend un même et fidèle verdict (4 divorces, 3 baffes et 2 abandons au 9).
Suivront la soirée blanche, la soirée fauve, la soirée italienne, la fête de la musique, et surtout la soirée mousses à la piscine, pour les initiés.
Ah, quel bonheur, on a tellement hâte d’y être.

Retrouver les copains, enfin sortis de l’hivernage, la tête à l’air et le swing libre.
Ça va recanarder sévère, « fore right » vont crier les sliceurs, mais peu importe, le swing, pourvu qu’on ait l’ivresse de cette balle qui fuse, cette balle qui siffle, chante,… fugue.
Avec mon fidèle partenaire de double, pas un samedi matin ne va nous échapper, des morceaux de vie qui regonflent l’ego et nourrissent deux déjeuners et un dîner, selon que l’exploit est raconté à la marseillaise ou pas.

Certaines retrouveront leur place en terrasse, le cours de pilates digéré, à 13H, (pour ne pas faire celle qui ne pense qu’à ça depuis 11H30), orientation Sud, Sud-Est, crème auto-bronzante tartinée, pour la première Caesar salade de la saison, « Minuty » dans son seau à glace prêt à dégainer.
« Il était temps,… mais quel hiver affreux,… jamais vu ça en 30 ans,… les clubs sont restés au grenier,… déprimant,… désolant,… » puis après deux verres, « mais quel bonheur, quelle chance, je vais me réserver une série de leçons avec ce nouveau pro dont tout le monde parle. Je suis sûr qu’il va m’enlever le vilain slice qui me tiraille, je serai prêt pour les vacances au phare 😂.

Les enfants peuvent enfin gambader seuls, du putting green au billard, ils sont libres et responsables.
Enfin libérés des parents, le terrain de jeu est unique, des kilomètres de fairway pour envoyer des missiles, des murs de vieilles pierres pour cacher les bêtises.
Chacun trouve sa place dans ce décor organisé, manucuré et codifié.
Il reste à trouver une place pour « Milou », qu’on a dû sortir tous les jours cet hiver, grêle, neige et verglas en décor.

Milou qui n’est pas le bienvenu, avec son œil « malin », sa dent aiguisée (sur les pieds de chaise tout l’hiver) et son excrément intempestif.
Milou, qui fait partie de la famille et qui ne trouve pas sa place à l’arrière de la voiturette.
Milou qui attrape les balles sur le green, il est si intelligent – mais qui n’en a pas le droit.
Milou, il est trop chou, il faut faire quelque chose.
Vous verrez qu’un jour, ils nous inventeront une cotisation pour les chiens 😳.
Bon ok, ça fait un peu entre soi, mais bon quand on y pense,… on est un peu entre nous.
On est si bien au club, si gâtés, si protégés, si choyés.
C’est le bonheur.

Bientôt le weekend touche à sa fin, on sait déjà que la semaine sera longue, tellement longue, avant de revenir goûter le programme « enjoué » de mon club préféré.
Il faudra se faire une raison, jusqu’à l’annonce sur les ondes du programme suivant.
Sans doute une folle envie d’arriver le jeudi soir nourrira les débats, sans doute…
On en viendra même à se dire, (mais pas trop fort quand même),…
C’était quand même chouette le confinement.

Ça caille

Ça caille 


Le froid polaire a envahi la planète golf française.
Les réseaux sont formels, à grand coup de photos de parcours enneigés, les moufles sont annoncées.
Pourtant, comme chaque année , les fêtes passées, on avait dans le viseur , les fairways reverdis et les jours qui rallongent. C’était vite oublié, qu’au rythme des saisons , la raison de l’homme n’y peut rien , et que même si ,« on n’a plus d’hiver » est de mise , janvier n’est jamais vraiment une terre promise . Pas un temps à mettre un golfeur dehors .
Et pourtant , le golfeur a la peau dure et la passion tenace.
Coûte que coûte , il ira braver la bise.
Il a tout prévu , la première peau technique, les multicouches suivantes, la chaussure, fourrée et pour finir la dernière doudoune golf inesis manches libres.
Le bonnet vissé au front , le buff sur la moustache , l’hiver n’aura pas raison de bonnes résolutions.
Les séances d’entraînement d’hiver sont les scores du printemps .
Un gant à chaque main ( au secours) , la séance de practice peut commencer .
Chaque balle pèse une pierre, le tapis est une dame de béton , mon shaft en regular du X ressenti.
Mais ce n’est rien, par rapport à la liberté de mouvement, un bibendum Michelin essayant de se mouvoir.
Un bout de bois , pas un gramme de dissociation, pas un degré de rotation et encore moins d’amplitude.
Le golfeur , est attaché , contraint, puni.
Il faut toujours,essayer de faire swinguer ce club, faire voler cette balle , mais sans aucun moyen pour le faire .
La frustration guète, le juron rôde , l’abattement approche .
Rien de bon , de ce passage au supplice, tellement désiré.
Allez …. Rien de grave, le parcours est ouvert, ça ira mieux en jouant .
Le cœur à nouveau plein d’espoir , le golfeur prend la direction du 1, la chaussette déjà humide , mais le cœur gros et l’envie revenue.
Attention , à la première pente , au premier bout de rough, l’attelage golfeur/ chariot peut se retrouver à terre en moins de deux.
Ça glisse , c’est Holiday on ice, dès que le sol n’est plus plat.
Les premières balles sont jouées.
Enfin!!!!
Alors commence , la symphonie du golf en hiver , jouer, gratter, jouer, égarer , chercher , et surtout, essuyer.
La balle prend la couleur des sols, aussi sûrement qu’elle s’y enfonce , la serviette de sac , se tache irrémédiablement.
Le bas de tenue de pluie se crotte , la cuisse s’immacule , les mains glissent.
C’est jouer en faisant son petit ménage permanent.
La balle n’avance pas , l’air est si froid , le sol si mou.
Les drive sont ridicules, les coups de fer faméliques et le petit jeu ressemble à du jardinage un jour de boutures.
Les putts sautent, freinent, refusant le trou qui se propose.
Alors les scores s’affolent , bogey , double bogey sont légions, quand la règle est encore respectée et qu’on n’a pas encore décidé de « jouer sans compter ».

Ça caille et c’est pas le kif.
Alors le SMS arrive , un bon copain du sud , un ami, enfin on le pensait encore il y a quelques minutes.
Les mots fusent , toujours les mêmes, photo bleu d’azur à l’appui
« Ici, 23 degrés , on a joué en polo tout l’après-midi »
C’est décidé , vous allez enlever de votre répertoire, tous ces faux copains du sud qui se croient malins en étalant leur bonheur golfique au nez rouge de leurs potes parisiens.
Ce n’est pas juste cette histoire.
La photo suivante arrive, « une petite bière en terrasse; en pensant à toi »
Vous, vous êtes surtout préoccupés par , boire un grog pour éviter la bronchite , mettre vos mains sur le poêle pour qu’elles retrouvent leur couleur d’origine , passer le chariot au kärcher et enlever les tonnes de boues, rentrer dans la voiture sans tacher les sièges et rentrer chez vous avant la neige .
Ce n’est pas juste , je vous dis.
Pourtant, vous en aurez des choses à raconter , ce côté expérience de survie , sport extrême , cryothérapie festive .
Rien de bon au bout du compte mais le sentiment du devoir , bien fait .
C’est sur, grâce mon travail d’hiver je créerai les scores du printemps …..
Votre plan est clair et vous allez le tenir .
Le week-end prochain, il sera temps de remettre le couvert, d’ailleurs c’est la galette du club, immanquable.
Il y aura aussi l’entraînement d’équipe , par -4 , si important pour être performant en juin 🤣🤣🤣.
La blague va durer, encore quelques semaines , voir quelques mois , si la chance ou le réchauffement climatique ne s’intéresse pas à votre bout de forêt .
On ira encore au bout de cet hiver sans fin , encore une fois , le golf au cœur , pestant contre le sort en attendant « impatiemment » les jours meilleurs .
Et dans un coin de la tête , un vœu, un rêve, une quête ….
«  L’année prochaine , on s’installe dans le sud »

A ma famille d’accueil sans qui tout ça ne serait pas possible

L’heure des bilans

La fin d’année qui approche , nous rappelle que notre saison touche à sa fin .
Le calendrier des compétitions commence à bien se vider .
C’est la fin pour tout le monde , les pros vont passer une dernière fois à Dubaï, d’autres ont joué au Zozo et, les plus valeureux, gravissent les dernières marches de longues semaines de qualification pour les circuits mondiaux.
Dehors le temps se gâte, le ciel prend son habit triste et déprimant. Le fairway devient glissant , propice aux sorties de route .
Aller au practice, n’a plus de sens , pourquoi se mouiller puisqu’on n’a plus d’objectifs ?
Le paysage n’a rien de vraiment réjouissant, comme une envie de poser les clubs un moment 😉.
Il est temps de prendre place dans son meilleur fauteuil, faire un petit feu et repenser aux belles heures de l’année .
D’abord revenir au jour béni, où vous avez touché le divin, le sublime , le graal , le jour ou le golf vous est apparu simple et juste.
Chaque balle prenant les courbes rêvées, les arrondis délicieux et les profondeurs souhaitées .
Ce score vous en avez parlé pendant des mois , « au fait tu sais pas ? L’autre jour à Vacqueroles j’ai joué 79 …. 5 birdies et encore j’ai fait bogey au 18 »
Si vous l’avez fait , vous pouvez le refaire ; vous essayez depuis cette partie magique , mais il se refuse .
Peu importe, c’était bien vous , avec témoin , vous l’avez joué ce 18 trous, il vous appartient.
C’est bon ça , un souvenir fort , au coin du feu , alors que dehors il pleut et il fait froid 😉.
Pour autant, il ne faudra pas éluder cette crise de socket, vers la fin avril, quand le calendrier de compétition bat son plein . L’enfer du tube , le son atroce de la balle qui confond l’osel avec le centre de la face de club.
Votre main se crispe sur l’accoudoir du fauteuil.
Une trajectoire qui n’en est même pas une , un jet bizarre, rampant, vilain .
Un coup inavouable, qu’on aimerait oublier immédiatement et qui pourtant résonne dans nos mains et nos oreilles bien trop longtemps.
La cause est perdue , la crainte de la socket s’est installée et elle est tenace.
Rien ni fait , plus loin de la balle , plus grand, grip,plus court, chaque backswing me promet l’enfer .
Alors direction mon pro , et sa tête faussement rassurée quand il m’annonce que ce n’est rien et qu’on va y arriver.
Il a, en sa possession, quelques médecines miracles qui vont soigner mon swing.
Effectivement en sortant de la leçon, le problème a l‘air d’avoir fui;
Pourtant , avec son air vicieux et sa musique baroque , il n’est pas loin , j’en suis sûr .
C’est, semi-rassuré, que je quitte le practice en remettant à ma partie du dimanche ma prochaine torture .
Et puis soudain , ça passe , après 3 crises et 5 leçons la crise est finie.
On peut passer à la suite .
Parce que figurez vous que depuis quelques temps , je tremble sur les petits putts .
Le pire avec les petits putts c’est qu’ils reviennent à chaque trou.
Sans se cacher , ils sont juste là , pour clôturer l’histoire…. ou pas .
18 fois le supplice , la gigitte ( ou JJ te pour les initiés), le tremblement surprise, pour monter le putter, le hips sournois dans la traversée, le regard au trou avant d’avoir touché la balle.
J’ai tout lu , regardé tous les tutos, changé de routine , de technique, de grip et bien sur en dernier recours ( grâce à un fitteur) bienveillant, de putter.
Ma peur est partie un moment, puis revenue, pour qu’enfin j’accepte , que ces petits putts faisaient partie du jeu et qu’ils en étaient même un des challenges les plus excitants.
Parce que , là , dans mon salon, tranquillement installé, ma tisane détox à la main , je dois bien me l’avouer !!!!
Le bruit de la balle dans le gobelet , c’est orgasmique .
Quel pied, ce bruit de timbales qui valide tous mes efforts et me donne le sentiment du travail bien fait.
Une sensation comme ça, ça se mérite , allez encore un petit effort .
Nettoyer la balle , l’aligner , soigner ma lecture , placer la face parfaitement et exécuter un mouvement simple et court en privilégiant le centrage de la balle .
Éviter d’être trop curieux….et le coup est joué.
Il est temps de revenir aussi, à cette période radieuse , vers la mi juin , ou mon driving a pris 30 m , des bombes , des,missiles , des fusées.
Je ne reconnaissais plus mon parcours , des fer 7 à la place d un hybrid en second coup , des par 5 presque en 2….
Le bombardier était de sortie.
Le Mac Ilroy du quartier.
Était-ce la  chaleur , les fairway grillés , le fait de jouer enfin en simple polo ou le driver tout nouveau offert à mon anniversaire ? Les distances de mes premiers coups s’allongeaient aussi sûrement que les journées infinies de juin.
Ce sentiment d’être fort et puissant , dans ce sport qui si souvent m’humilie, me rabaisse, me contraint.
Cette folie de croire quelques semaines que je peux être plus fort que le,parcours plus fort que le jeu.
Certes quelques balles hors limites me ramènent à la réalité, mais c’est quand même , l’esprit gonflé de testostérone que j’aborde mes parties estivales .
De manière assez mystérieuse, ce super pouvoir c’est effrité, à la mi-septembre quand les pluies ont fait reverdir mes fairway préférés
Et pour finir je m’amuse à relire mes notes , des leçons régulières que j’ai pris avec mon pro .
Tellement drôle de trouver en commentaire, « super leçon aujourd’hui j ai eu un déclic » et quelques semaines plus tard «  rien compris , complètement perdu » .
Comme si, on pouvait un jour avoir fixé la magie de ce jeu, enfin percé tous ses mystères.

Des souvenirs et des vérités comme le golf , en terrain miné, mais si désirable .
Des envies et des peurs , des égos sur-vitaminés et des crises indécentes , des grammes de confiance et des tonnes de doute .
Un long chemin semé d’embûches , mais délivrant des petits bonheurs si bons à partager .
Le golf c’est comme la vie , le parcours gagné toujours à la fin mais qu’est ce que la balade vaut le coup.
Allez bientôt le nouvel an , il sera temps de prendre de « vraies » bonnes résolutions.

Il n y a pas que le score dans la vie

Les 10 petits bonheurs d’une partie de golf à ne surtout pas louper

Une place dans l’agenda :
Quelques jours avant la partie.
Le WhatsApp vient d’arriver .
Jeudi 13H50 la Grande Motte les flamants roses Le rendez vous est pris, le bonheur annoncé vient de trouver une place sur mon agenda.
Ce sont des endorphines en quelques «images» , 18 trous, un beau golf , des bons greens et mes potes. Si la tradition reste de mise, il y a peut être un petit plat du jour , dans notre cantine vers midi.
Le coup est déjà gagnant.

Choisir sa tenue :
C’est le bon jour , covoiturage à 11H30 , parking de l’Intermarché.
Passage obligatoire par le dressing.
Il fait beau, ça sent les couleurs .
Polo flamants roses ( forcément) , bermuda et casquette chupa chups.
On va jouer beau, on va jouer fun, on va jouer gaiement.
Le sac se prépare aussi, un petit coup de chiffon sur les faces de club , les balles et les tees dans la bonne poche.
Petit bonheur caché, aujourd’hui c’est gant neuf , il sortira de sa housse comme d’un paquet cadeau, je serai le golfeur au pied de son sapin de Noël.
On dirait un jeune premier qui se prépare à aller au bal .

Arrivée au golf :
Chacun d’ entre nous à sa washington road , la mienne commence dès qu’on quitte la voie rapide par la droite et qu’un grand gauche nous amène en pente douce vers le centre ville .
Deux feux plus loin, après un petit salut à la mer , commence notre manolia lane, au bout à droite, le parking , son vendeur de balle de récup et ses places à l’ombre rares
Le coffre s’ouvre, le matériel rejoint le bitume , on finit de se préparer « au cul du camion » , les sourires sont frais , le pas quittant la voiture fier et décidé. Une armée est en marche .

Passer par le pro shop:
Passer par l’ accueil est le premier devoir , s’acquitter de son droit de jeu: le premier civisme .
Les sourires s’échangent aussi facilement que l’ heure de départ , et le petit mot bienveillant de l’hôtesse.
Autour de nous , forcément , brillent de mille feux , des gants, des balles, des polos à fleurs et des casquettes multicolores.
Le bonheur des yeux , le retour à l’ enfance , à cette sensation décomplexée de l’ enfant dans un grand magasin au moment des fêtes de Noël .
Aujourd’hui, le dévolu se porte sur un bob rose, parfaitement associé à mon (nôtre …. C’est un plaisir entre potes golfeurs, de partager la même tenue, comme une équipe) polo flamands roses.

Boire un petit café :
Fuse alors , « on a le temps de se prendre un petit café ? ».
Un café à la française , au coin du bar , héritage culturel de l’ espresso/ bistrot cher aux places du village .
L’ occasion est trop belle , pour arrêter la montre et rigoler sans filtre sur le fil du temps .
Allez ….. c’est l’ heure d’ avancer vers le practice, taper et chipper quelques balles .
Le départ nous appelle.

Avancer vers le 1 :
Non sans une certaine tension, la troupe s’avance vers le départ du 1.
Sa cabane de starter , sa piste d’envol , ses boules de couleur.
L’ impression de participer à quelque chose « d’important » .
Un privilège , la porte s’ouvre sur « un grand jardin » « un terrain de jeu » « un décor »
Des heures et des heures de travail pour nous permettre , quelques heures dans cette journée, de jouer à la ba balle sur cette herbe parfaite , coupée au cordeau et dessiner d’une si jolie manière.

Le premier PAR
La partie est lancée, les premiers coups frappés, brossés, liftés. Plus ou moins vite, arrive le premier PAR. Cette fameuse marque repère , qui nous dit « «c’est le score qu’il faut faire ».
C’est un petit coup d’adrénaline , un shoot à l’ego , sans vraiment s’intéresser au « comment ? » on est dans les clous .
Mais l’ essentiel est ailleurs, la route est longue et le score une « récompense , de temps en temps , on n’est pas là pour la guerre . On est là pour le moment .

Les copains :
Parce que cette partie de golf c’est surtout les copains, et leurs drôles de finish , leurs drôles de juron après un coup manqué et leurs très drôles anecdotes entre les coups .
On est dans la cour d’ école , toujours les mêmes , à la même place , jouant à en perdre haleine au même jeu.
Rien ne compte , les téléphones sont débranchés, les conversations décomplexées et les rires incontrôlés.
Chaque trou , chaque coup un moment de camaraderie, une aventure qu’on vit ensemble avec ses réussites et ses bourdes, ses soleils et ses nuages.
Rien ne reste vraiment, seuls quelques moments de grâce nous font dresser le poil et nous donnent goût d‘y revenir.

Le coup immaculé :
Et soudain, sans crier garde survient le « shot », le sublime .
Un son qui claque , une trajectoire franche et perçante, un rêve qui devient réalité .
C’est un drive énorme , un coup fer fléchette, un chip caisse ou une ficelle de l’au-delà ;
Un moment de grâce au milieu de toutes nos imperfections, ou l’on touche au graal , du 100% de réussite.
Le pic d’adrénaline est monumental .

Le 19 eme trou

Chacune de nos parties de golf trouve une juste récompense , dès le dernier green quitté, au coin d un comptoir de bar ou au soleil d’une terrasse.
Le verre de l’amitié , le verre comme enjeu , le verre du perdant ou celui plus enjoué du vainqueur , le golfeur inexorablement partage son premier débriefing devant un verre réconfortant.
La boîte de Pandore grande ouverte , les discussions vont bon train , sans reprendre son souffle , ni mettre un peu de nuance dans les propos, le golfeur refait le match , pestant contre les conditions, le matériel et surtout , surtout , contre la chance .
La bière recueille le plus souvent les suffrages, pour son côté pub britannique, authentique sans doute, il paraît même que c’est idéal pour la récupération, c’est le docteur qui nous l’a dit.
Et puis la bière , ça se sert par tournées, impossible de rentrer sans avoir mis la sienne .
Cacahuètes à l appui, le moment de bonheur est intense .
Je connais quelques piliers de bar, qui aiment aussi prolonger l’instant en initiant des parties de 421 ou de belote comptoir .
C est les coutumes d antan, qui résistent au monde du numérique et aux écrans .
On en parle depuis le 15 , la mousse approche, elle est plus facile à visualiser que ce putt en pente .
Elle coule déjà dans les gorges , elle redonne aux golfeurs les plus abattus le sourire amnésique.
Si le divin à touché votre partie, et qu’un trou en 1 s’est invité à la fête , alors les bulles changent de couleur.
Champagne pour tout le monde , c’est la règle ( paraît il), tous les golfeurs présents sur le parcours en même temps que vous ont droit à leur coupette, c est la chance d’une vie quand même .
Même le grand Seve a dû attendre tant d années avant de « dunker » un coup de fer .
A l ‘époque du grand boum du golf en France début 90, on entendait même , que certains assureurs , proposaient l assurance « trou en 1 » pour éviter le désastre des caisses de champagne à ouvrir . Après l extase , la crise financière.
Le 19 trous peut prendre à certains moments un accent plus méditerranéen, la mauresque prend la place de la bière .
Ce petit mélange de pastis/ orgeat avec de l’eau très fraîche , joue au désaltérant dans sa forme « dans un grand verre ». La discussion prendra alors la forme d’un nouveau match entre les fans du Pastis , ceux plus canebiére, du Ricard et enfin les fins spécialistes du seul et unique Casa. L’occasion est trop belle pour prolonger le plaisir, aujourd’hui il fait trop chaud , j’en reprendrais bien un petit .

Un peu plus au nord les terrasses parisiennes se remplissent , vers la mi juin, pour deux mois bien mérité , de soleil .
La partie de golf se prolonge en terrasse , entre amis, toujours la même table , les mêmes amis, d’ailleurs on ne participe à la compétition que si l’on joue ensemble.
Le magnum de rosé est au frais depuis le matin, les verres arrivent par pleines mains.
Le rosé dans le verre , le rose aux joues, les score  s sont déjà oubliés, parce que l’essentiel est ailleurs,ici , dans la convivialité, la festivité, de ces précieux rayons de soleil qui imposent le breuvage provençal .
Il convient d être à l heure , sinon les putt du 18 se feront sous le brouhaha décomplexé de la meute déshydratée.
Le son monte, les rires cristallins ont déjà couvert les quelques érudits qui osent encore raconter leur partie.
C est la belle vie , la dolce vita a l’ombre des cerisiers en fleurs.
Enfin arrive le sans alcool, le golfeur anonyme, celui qui s’est juré plus jamais .
Certainement  pas d’alcool c est un sport quand même .
Et puis ,hier soir, avec tout ce qu’on a bu….. du pamplemousse ce sont des vitamines, ça va me requinquer.
Le fameux buveur de « Chose » s’oriente vers le désaltérant, l’avouable , le chic.
Le chose c est la boisson du golfeur, comment ? Tu ne connais pas le chose ? Tu ne connais pas « grand chose » (avec des glaçons)
C est le moment de découvrir , ce mélange « hyper sucré «  avec cette petite pointe de tension du pamplemousse.
On va devoir apprendre à l’aimer.
Au golf , on met un gant , des pantalons blancs et on boit un chose .

Finalement , peut importe le flacon pourvu qu’on est l’allégresse d’ une parenthèse du temps.
Ce sport qui nous donne tant, autant d espoirs , de folles émotions que de tristesse et d abattement, mérite bien une fois le dernier putt venu , son élixir à partager .
Patron , la même chose s il vous plaît

Jouer au golf ou faire de la randonnée

Le chemin qui mène le golfeur vers son graal n’est pas un long fairway tranquille !
L’histoire de ce jeu nous rappelle sans cesse que rien n’est jamais acquis et que chaque jour a ses propres vérités.
Comme le randonneur qui croit partir pour une aimable balade, le golfeur découvre au fil du temps le vice caché de notre sport.
Se promener, c’est vaguer sans vraiment de but et sans chronomètre, à part peut-être celui de l’estomac qui vous rappelle qu’il est midi.
Randonner, par contre, demande un itinéraire bien choisi, un temps estimé et un niveau de difficulté annoncé.
Une préparation, un sac à dos étudié, une casquette vissée et un pas décidé.
Mais la surprise, guette à tous les coins, ce point de vue incroyable ne se mérite qu’au bout de ce sentier vertical, en plein soleil et au sol dérapant.
Golfer reste un plaisir vague qui ne valorise que le bon coup et efface les mauvais d’un putt court bâclé.
Jouer au golf, c’est tout autre.
Un nombre de trous choisi, une formule de jeu expliquée et des adversaires identifiés.
Les clubs sont rangés, nettoyés, le swing préparé, vitaminé.
Et l’histoire ne s’écrit plus au passé ou au futur, c’est ici et maintenant, avec vos slices, vos grattes et vos appréhensions.
Le jouet est cassé, on n’est pas là pour plaisanter.
Chaque rebond a sa part de vérité, d’injustice, de chance.
Pas un obstacle ne vous épargne, ils ont été créés pour vous.
Comme le sol glissant de ce chemin, la hauteur de ces rochers, la raideur de cette marche, votre randonnée golfique doit affronter les pentes de ce green, la courbe de ce dogleg, la gêne de cet arbre centenaire.
Vous avancez, vous suez vous maudissez, sans jamais connaître la fin, avec vos espoirs, vos petits mieux et vos moins bien.
Une pierre qui s’échappe sous votre pied, c’est un 3 putts qui s’annonce, une fin de col qui n’arrive jamais, c’est ce foutu slice qui ne décolle plus de votre driving, un mauvais itinéraire, c’est ce hors limite qui plombe votre carte.
Comme disaient les anciens, une belle balade gâchée par une petite balle blanche.
Et pourtant, vous revenez, chaque week-end, plein de confiance, presque arrogant, aujourd’hui ça ne se passera pas comme ça.
C’est moi qui vais faire la loi.
Avec les nouvelles Salomon aux pieds ou le driver de l’année en main, pas un raidillon, pas un par 4 ne va vous résister.
Pas une glissade, pas un coup de mou, ni le rough, ni les bunkers ne vous gâcheront le moment.
L’entraînement va finir par payer, c’est écrit partout, d’ailleurs mon coach me l’a dit.
C’est à la sueur de ton front que tu vaincras.
La chanson vous la connaissez et le résultat aussi.
L’ascenseur émotionnel, la légèreté et les jambes lourdes, le fol espoir et les pentes douces.
Chaque scénario apportera son écriture, son rythme, ses espoirs et ses peurs.
Parce qu’on les aime nos 5h de marche, pour un fameux point de vue, un sandwich dans l’herbe, la vie au grand air.
On l’aime notre 18 trous dominical, on y a pensé toute la semaine, à coup de sms avec les copains. C’est programmé, cette fois- ci, on ne perd pas son double, les 3 putts
c’est fini, ça va chauffer.
La bière viendra récompenser le cœur meurtri, le corps rincé, et arrivera le temps des commentaires, des bilans, des anecdotes.
Les rires prendront leur place, et la fine équipe refera le match.
Chacun rentrera chez lui, las, mais heureux, le birdie rare, la crampe menaçante, le score déjà oublié comme le plus abrupt des obstacles.
Demain il sera temps de penser très fort au prochain dimanche où j’irai sans aucun doute jouer au golf ….. ou randonner.

Le retour du pantalon blanc, C’est le printemps !

Il était temps qu’il arrive avec son humeur vagabonde, ses promesses de terrasses, son souffle sec et ses couleurs aux joues.
Le golfeur l’attend depuis trop longtemps, les pieds boueux, les doigts gelés, le swing engoncé dans des tenues bleu marine tachées.
Il l’appelle de ses vœux, au milieu des fairways, balayés par les vents, bonnet vissé sur une tête en perdition.
L’hiver, malgré nos bonnes résolutions, notre inscription à la salle de gym, nos premières séances gratuites de yoga, nos séances du samedi matin à l’hippodrome et nos 9 trous à patauger, ne nous amènent qu’interrogation et frustration.
On ne sent plus son jeu, le swing s’est rabougri, les balles ne volent plus, c’est la crise.
Pourtant à Noël, vos proches vous ont gâté, vous avez reçu au pied du sapin le plus beau des driver avec sa nouvelle tête « hyperperformante » …. Plus 20m garantis, toutes les études le disent, pas un pro, un influenceur, un voisin n’a failli, c’est du Yard assuré.
Et pourtant, chez vous rien n’y fait, ça swingue court, ça swingue raide et on perd des mètres a vue d’œil .
Et bien rassurez-vous, la bonne nouvelle arrive aujourd’hui, c est le printemps .

Bien plus sur qu’un driver survitaminé, le printemps va tout changer.
Débarrassé de ces couches qui réchauffent votre peau, votre swing va se délier, s’étirer , se rythmer.
Les conseils de votre coach de l’hiver vont enfin prendre place sur le tapis .
Les trajectoires vont prendre de la hauteur, de la consistance.
Graal des graals, l’addition d’une atmosphère réchauffée et de fairway enfin sec, votre driving va maintenant progresser.
Un bon rebond au milieu du fairway vaut bien mieux qu’une face de club body builder.
Mais le printemps, ce n est pas que des distances enfin recevables, c’est aussi le retour du « jouer beau ».
Casquette neuve en étendard, polo du club dans ses couleurs de guerre, chaussures enfin propres aux pieds.
En effet, chaque partie dès le printemps, commence bien plus tôt, très exactement la veille devant sont dressing.
Quoi avec quoi ? C’est métaphysique.
Fini de se cacher sous sa tenue de pluie, fini le sombre, le pas salissant.
Place aux fleurs, au rayures, au couleurs.
Assortir la casquette et les chaussures, le col du polo et la ceinture, le gant et la balle.
Quel pied le printemps, on va taper plus fort sans changer grand chose, et mettre l’habit de lumière.
Plus de peur pour ses ourlets, le pantalon va rester chic jusqu’au 18, la poche propre et élégante.
Il se peut même, que les greens se mettent à mieux rouler, que les putts arrêtent de sauter, que le putting redevienne une fête .
Pour mes prochaines leçons, mon pro va me faire taper des balles sur herbe, comme dans la vraie vie, fini les tapis, les capsulites.
Il y a de fortes chances que les scores s’emballent, plus fort, plus précis, c’est le temps des progrès, des déclics.
Les premières compétitions de clubs s’annoncent, fini les peurs, les marécages, les vents mauvais.
Il est temps de montrer le vrai visage de votre golf.
C’est décidé, demain c est le printemps , je mettrai mon pantalon blanc 💪

C’est formidable de devenir grand-père, tu peux jouer des jaunes

C’est formidable de devenir grand père, la vie reprend un tour de manège. C’est formidable quand on y pense, on va enfin pouvoir jouer des jaunes sans que vos partenaires vous regardent avec le regard moqueur.
Oui un jour, et c’est la règle d’ailleurs, on a le droit de jouer des jaunes.
Sans devenir une moitié de golfeur, sans un être tout d’un coup un joueur au rabais.
Des jaunes, le parcours s’offre toujours à vous, avec ses fairways étroits, ses rough coquins et ses obstacles sournois.
Des jaunes la règle ne change pas, il faut toujours faire le moins de coups possible, pour être le meilleur de sa partie, un birdie reste un birdie, un bogey aussi.
Je l’avoue je commence à aimer jouer des jaunes, et j’y entraine mes potes, certes plus jeunes mais dont l’index s’acommode beaucoup mieux des boules avancées.
Aucun soucis d’ego, aucune régression, pas un soupçon de nostalgie.
Quel bonheur de voir mes scores à nouveau descendre, venir flirter avec le Par, voir, les jours de grand putting, s’inscrire en négatif…